La sexothérapie et les troubles du désir
La sexothérapie s'intéresse au fonctionnement et aux manifestations du désir : comment le faire jaillir ? Comment le remobiliser ? En aidant le patient ou le couple à trouver ses propres solutions.
La sexualité ne comprend pas seulement les activités qui dépendent du fonctionnement de l’appareil génital, mais aussi toute une série de gestes d’excitation, présents dès l’enfance, qui procurent un plaisir intense et varié et qui ne se réduisent pas à l’assouvissement d’un besoin physiologique fondamental.
En Occident, l'histoire de la sexualité se confond avec l'histoire de la place de la femme dans la société. L’épanouissement sexuel fait désormais partie de l’épanouissement existentiel. Cette revendication féminine est essentielle, mais récente. Il en découle une problématique au sein du couple : concilier le désir féminin avec la réponse masculine. Ce n'est que récemment que l'on reconnaît enfin un fait pourtant indéniable : la « puissance sexuelle » est du côté féminin, car le clitoris est le seul organe du corps humain à être exclusivement dédié au plaisir.
La sexothérapie aide les patients à retrouver le sens qu'ils donnent à leur sexualité, puis à leur couple, en découvrant le sens que porte leur symptôme.
Dès notre arrivée au monde, la recherche du plaisir s'installe : sensorialité - sensualité - sexualité. Ainsi, les bases de notre sexualité se mettent en place lors des premiers mois de notre vie, à travers le développement de notre curiosité. Puis plus tard, la rencontre avec l'autre crée les premières émotions, car le désir est bien le moteur de rencontre du couple. Il se trouve dans l'espace qui nous sépare de l’autre, ce qui produit l'attente, l'intensité relationnelle.
Notre désir naît dans le regard échangé, dans la façon dont on inscrit l'autre dans notre inconscient et la place qu'on lui réserve. Au début de l’histoire d’un couple, l’amour et le désir sont liés. Puis peu à peu, le désir décroît ; et c’est normal. Au fur et à mesure que le désir décroît, l’amour s’installe. Le défi pour chaque couple dans son projet d’exister dans la durée : laisser l’amour se développer, tout en permettant au désir de perdurer. Puis, en cas de crise de couple et de troubles du désir, une question se pose : comment remobiliser le désir, en lui offrant de renaître, mais différemment ?
Un homme qui vient consulter pour un problème d'érection n'est pas directement dans un symptôme fonctionnel, il est dans un symptôme existentiel. Un problème d’érection c’est aussi : qui suis-je en tant qu’homme ? Qu’est-ce que la virilité ? C'est la même chose pour l'anorgasmie chez les femmes. Le symptôme sexuel pose une question sur l'identité du patient en tant qu'homme ou en tant que femme.
Lorsqu'on a un patient en face de soi, c'est toujours intéressant de se demander, devant l'expression de son symptôme, quel est son âge psychique ? Car c'est avec cet âge psychique qu'il va falloir travailler, puisque le symptôme sexuel renvoie à cet âge-là. Avec les hommes, comment pouvons aider les patients à cesser d'être des fils pour devenir des hommes ? Et comment aider les patientes à cesser d'être des filles pour devenir des femmes ?
La sexothérapie les aide à retrouver le chemin d'un rapport sexuel instancié (ici et maintenant), conscientisé, libéré des pensées lointaines qui ne leur appartiennent pas (injonctions parentales) et où soufflent les "3 R" : ralentir, respirer, ressentir.
Nous voyons apparaître une véritable recherche, chez beaucoup de personnes, (et à laquelle de plus en plus de patients en thérapie conjugale sont invités à s’intéresser) d’une autre manière d’être les uns avec les autres, plus apaisée dans les complémentarités, tout en acceptant les différences fondamentales entre hommes et femmes. La place donnée à la sexualité au centre de l’épanouissement de l’homme et du couple était indispensable dans les années 70. Cela avait été tellement écrasé pendant des siècles, notamment en ce qui concerne la sexualité féminine ! Mais maintenant, il semble qu’on puisse aller vers une tendresse qui ne soit pas forcément l’antichambre du sexuel. Comme si l’on décelait peu à peu quelque chose de nouveau à trouver dans la relation amoureuse, de façon à ce que les hommes et les femmes puissent se rencontrer différemment. Nous nous situons en effet dans une période de transition qui modifie les rapports entre les hommes et les femmes et qui modifie aussi la fonction du couple, dans les couples hétérosexuels. La question qui se pose est comment peut-on se rencontrer, hommes et femmes, dans un espace de tendresse qui soit, aussi parfois, désexualisé et où chacun trouve son épanouissement ?
Le sexe est-il un remède à tous les maux ?
Oui, à en croire les recherches en médecine et en psychologie qui révèlent à quel point le « sport en chambre » influe positivement sur nos vies personnelle et professionnelle : meilleur sommeil, prévention de certains cancers, stimulation du système immunitaire… Une vie sexuelle épanouie améliore aussi l’humeur et l’efficacité au travail.
Le sexe répand donc ses bienfaits aussi bien dans le domaine professionnel que dans la sphère personnelle. À condition bien sûr qu’il soit bien pratiqué ! Car les études montrent aussi que s’adonner aux « galipettes » avec son partenaire juste pour lui faire plaisir, sans y trouver soi-même son compte, a plutôt tendance à diminuer la sensation de bonheur. Toutes les enquêtes françaises et anglo-saxonnes sur les pratiques sexuelles des couples laissent apparaître que la satisfaction globale à propos de la relation du couple maximise de façon sensible les chances d’arriver à l’orgasme. De même que le sens de l’humour du partenaire. Vous pourrez ainsi ajouter aux effets positifs du sexe sur la santé, ceux du rire, également à consommer sans modération !
Faites l’amour, mais faites, aussi et surtout l’humour !!
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